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Dee Dee Bridgewater, maîtresse du jazz


Elle séduit, elle embrasse puis étreint la musique jusqu’au plaisir. Dee Dee Brigdewater entretient une relation charnelle avec le jazz pour mieux le maîtriser, comme Armstrong le faisait avec sa trompette pour ensorceler son public. Depuis plus de 45 ans, elle rayonne sur les scènes du monde entier et donne le meilleur à chaque concert.


Sa prestation à l’Olympia le 23 septembre dernier fut en tout point réussie. Le jazz de Dee Dee, c’est sa voix extraordinaire et sa présence scénique envoûtante. C’est définitivement une immense artiste qui développe sur scène un jazz à l’esprit sain. Avec le grand trompettiste Irving Mayfield et le New Orleans Jazz Orchestra, elle prend le chemin du jazz originel. Sa tournée reprend le projet qu’elle a construit avec Mayfield 10 ans après la tempête Katrina qui avait ravagé la Nouvelle-Orléans.


L’Olympia est un haut lieu de la musique. On y va comme pour un événement majeur et l’excitation est à son comble lorsque les 17 musiciens arrivent sur scène, sublimés par les lumières rouges typiques du lieu. Après un morceau d’un swing du plus entraînant, la diva arrive et le public entre en délire. Dee Dee est là et en grande forme. Elle sait que la soirée sera torride et que le plaisir montera crescendo. C’est là qu’elle devient séductrice puis maîtresse. Jouant de toutes les palettes qu’offre sa voix chaude et volumineuse, elle interprète un répertoire varié allant des chants traditionnels afro-américains à Harry Connick Jr, en passant par James Brown et Nina Simone. Merveilleuse chanteuse, elle s’amuse avec les codes du jazz vocal pour se laisser aller au scat comme une Ella Fitzgerald jusqu’aux onomatopées improvisées. Sa voix se transforme en instrument lorsqu’elle échange avec un tromboniste, en l’imitant jusqu’à la dérision, ou avec le chef Irving Mayfield, tout fier d’accompagner une telle artiste. Merveilleux !


Entre balades et swings endiablés, l’improvisation est omniprésente et chaque membre de l’orchestre participe par de vigoureux solos à la fête façon New Orleans ! Le spectacle se termine par un défilé de Dee Dee et des 14 cuivres au cœur du public, encerclé comme dans une cérémonie vaudou. Les esprits étaient là et la transe fut générale !


J’ai vu cette soirée-là un de mes meilleurs concerts et je l’ai vécu comme un moment de grâce. Dee Dee Bridgewater était à Orléans’Jazz en 2007 dans des conditions météorologiques épouvantables et il fallait que je la revois dans un répertoire Jazz où elle reste une des plus grandes.


Je recommande hautement l’album Dee Dee Feather’s, magistralement enregistré, arrangé par Irving Mayfield, un des meilleurs trompettistes actuels, et qui devrait facilement figurer parmi les grands CD de l’année.


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